Clostridium difficile

Clostridium difficile

Qu’est-ce que Clostridium difficile ?

Clostridium difficile est une bactérie anaérobie obligatoire, mobile, gram-positive, en forme de bâtonnet, capable de sporuler. Cette bactérie est l’un des agents pathogènes les plus fréquents des infections nosocomiales.

Fréquence de Clostridium difficile

Clostridium difficile est omniprésent dans l’environnement et dans le tractus gastro-intestinal de l’homme et son microbiote.

Chez l’homme, l’agent pathogène est fréquemment trouvé dans les intestins des petits enfants (jusqu’à 80%).

Les adultes, en revanche, ne présentent qu’une colonisation plus faible (moins de 5%). Après une hospitalisation, environ 20 à 40 % des patients sont colonisés par Clostridium difficile, qui reste souvent asymptomatique.

Pathomécanisme

Clostridium difficile produit diverses exotoxines, comme l’entérotoxine A et la cytotoxine B, qui entraînent la destruction des cellules épithéliales de la muqueuse intestinale. Les deux toxines sont des glucosyltransférases qui inactivent les GTPases de la famille Rho. 

Les autres facteurs de virulence de Clostridium difficile sont les adhésines, qui assurent la liaison avec l’épithélium intestinal, et la hyaluronidase. L’agent pathogène sécrète également du p-crésol pour supprimer la croissance d’autres micro-organismes dans son environnement. Cela lui confère un avantage de sélection par rapport à la flore intestinale normale.

Ces dernières années, outre l’augmentation de l’incidence des infections à Clostridium difficile, on a également constaté une augmentation de l’apparition régionale de souches très virulentes en grappes, telles que le ribotype 027. Le ribotype 027 présente une mutation ponctuelle (délétion) dans le gène de la toxine, qui entraîne des évolutions sévères de la maladie avec une expression significativement accrue de la toxine (A+B). Ces souches très virulentes présentent souvent une résistance à plusieurs antibiotiques (par exemple, l’érythromycine ou la moxifloxacine).

Voie de transmission

Clostridium difficile est transmis par voie fécale-orale. L’agent pathogène est également présent en tant que commensal dans la flore intestinale de certains patients.

Clinique

L’infection par Clostridium difficile provoque une inflammation intestinale aiguë (entérite) accompagnée d’une diarrhée sanglante et muqueuse, de fièvre et de crampes abdominales. Les selles ont une odeur fétide. La diarrhée peut entraîner une exsiccose.

La gravité de la diarrhée associée à Clostridium difficile est très variable. Dans la majorité des cas, l’évolution de la maladie est légère à modérée. La forme la plus grave de la maladie se présente comme une colite pseudo-membraneuse avec la formation de pseudo-membranes sur les parois du côlon. Le développement d’un mégacôlon toxique est également possible.

Détection de Clostridium difficile

L’enzyme glutamate déshydrogénase, spécifique de Clostridium difficile, convient comme test de dépistage. Il est produit par des souches toxigènes et non toxigènes.

L’infection par des souches pathogènes est prouvée par la détection des toxines dans un échantillon de selles (test des toxines A/B). Cela peut se faire par culture cellulaire (inhibition de la croissance cellulaire). Des facteurs pré-analytiques (longue durée de transport, stockage incorrect des échantillons) peuvent entraîner une dégradation des toxines et provoquer des résultats faussement négatifs.

La culture de l’agent pathogène prend beaucoup de temps, mais n’est pas utile, car l’agent pathogène est également présent chez les individus sains.

La colite pseudo-membraneuse peut être diagnostiquée de manière endoscopique par une coloscopie.

Traitement

L’antibiothérapie des infections à Clostridium difficile est exigeante, car l’agent pathogène développe une résistance et échappe au traitement grâce à la sporulation et à l’effet protecteur des pseudomembranes.

Le métronidazole est utilisé de préférence chez les patients présentant une évolution non sévère, car le métronidazole a ici une efficacité comparable à celle de la vancomycine. La vancomycine est le traitement de choix chez les patients présentant une évolution sévère de la maladie ainsi que chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 10 ans.

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